La Lettre à Cheick...In Être de mots et de vers, Poésie

Publié le par F-EDITIONSNAIRE

 

 

 

                                 ÊTRE DE MOTS ET DE VERS

                                                             Dieudonné L NAIRE

Temps de poésie
À Cheikh Hamidou Kane

Couverture 001


                 Maître, dis-moi comment peut-on se permettre de se perdre dans les allées mêmes du jardin de l’universel ?  Dis-moi comment je n’ai pu me détacher de cette terrible Aventure ambiguë que tu livras de main de Maître, renouvelant en moi toute la fragilité de mon Être d’émotion, livré au questionnement philosophique ? Le risque encouru se trouvait-il dans le vol des mots français dont, malicieusement, nous nous sommes rendus coupables héroïques ou dans les merveilles de cette cathédrale dans laquelle, progressivement,  nous faisaient entrer ces mots ? N’existerait-il pas d’autres issues à cette aventure pourtant si jouissive par le bonheur et les paradoxes de l’ouverture qu’elle a créée, mais si troublante et perturbante par la gravité de sa finalité ? Est-ce pour cela que Les Gardiens du temple (Stock, 2004), que tu as mis si longtemps à livrer, se voudraient suggérer une autre de ces alternatives endormies et peu pertinentes à l’époque ? Qu’est-ce qui aurait fondamentalement changé depuis dans ce rapport risqué à l’autre ?

            Pourtant, loin des sentiers philosophiques empruntés par toi, mes filets d’apprenti pêcheur des émotions poétiques, jetés dans les mêmes eaux que toi, tremblent encore aujourd’hui de l’ambiguïté et des paradoxes de captures inattendues ! Pourquoi ce soudain sentiment de « fragilité » – fort paradoxal – nous happe-t-il si fortement sans nous laisser le temps de choisir entre ce que nous devons abandonner et ce qu’il nous faudrait prendre à autrui pour survivre ?

            Parti pour t’entretenir des « Temps de poésie », me voici porté à te parler de ce que jamais je n’ai pu oublier, de cette Aventure ambiguë dont, chaque jour encore aujourd’hui, je redécouvre des sens nouveaux et des perspectives nouvelles à saisir !

Merci pour y avoir pensé bien plus tôt. Tu m’as évité beaucoup d’atermoiements et de vains moments d’égarement.

Mais alors pourquoi ne pas laisser ouvertes les portes de ce Temple, tentées par ton illustre héros ? Pourquoi des Gardiens, alors qu’on ne sait même pas s’il reste encore des choses à sauver, pardon, à préserver ?

Peut-être qu’ainsi s’ouvrira à nouveau le temps de la poésie pour un autre tour des lieux ; pour d’autres aventures, aussi magiques et universelles que cette Légende de M’Foumou Ma Mazono, si oubliée de nos jours et qui, moi, m’enchante encore aujourd’hui !

Reçois toute mon affection et pense à moi qui risque de me perdre en ombre de lumière dans les draps des mots, immaculés de raison, de cette langue devenue mienne par les sonorités nouvelles que toi et tant d’autres de mes aînés, avant et après, y aviez gracieusement enfouies. Merci.

Recueille mes restes, s’il en reste m’appartenant encore, et annexe-les à tous nos apports qui suivront.

 

Être de mots et de vers sera publié par les Editions Baudelaire

www.editions-baudelaire.com


 

N.B. : L'image proposée pour la composition de la couverture

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article