Temps d'été, Temps de désordres et de renaissances ?!

Publié le par F-EDITIONSNAIRE

 

 

 

                                    Ecritures d'été

                                                                              Dieudonné L. NAIRE 

 

 

 

Temps d’été,
Temps de désordres et de renaissances ?!

   

            Tel un rituel sans scénarios, ni metteurs en scènes identifiés, le spectacle qu’offre chaque année l’été à tout spectateur acteur , est  le même, malgré les variations climatiques annuelles associées à des conjonctures économiques instables. Les grands traits de profils sont plus ou moins maintenus malgré tout. C’est l’été voyons. On ne compte plus vraiment ?!

            Juillettistes, aoûttistes et septembristes se croisent ainsi sur les routes, autoroutes et dans les aéroports et gares de France chaque été venu pour satisfaire le bonheur et les attentes angoissées des professionnels du tourisme avec leur longue chaîne d’acteurs divers ! Entre tous, il y a ceux qui jamais ou presque ne sont pas partis l'été et découvrent l'étendue de leurs handicapes. Et puis, nantis, classes moyennes peu visibles, qui, de tous temps ou presque et en toutes saisons et conjonctures économiques,  se réjouissent  de leurs privilèges peu discrets et de plus en plus décriés ! Comment enfin oserai-je oublié ces solitaires et bandes de gangs improvisés qui écument lâchement ces lieux de réjouissances estivales en détroussant le touriste de son portefeuille ou de son Iphone4 qu'il a mit une année d'économie pour se l'offrir ?

            « Le venez voir chez moi, il y a du plaisir et des curiosités à partager » s’entonne de partout. C’est l’émulation des territoires et leurs savoir-faire et savoirs être locaux avec les paysages et l’histoire du Païs qui sont vendus aux visiteurs potentiels et autres habitués.

            On se découvre, on expose son corps dénudé mais les yeux masqués, et surtout l’on est prêt à aller voir chez les autres de France. Quels magnifiques spectacles de réjouissances nationales connaît-on à chacun de ces étés venus ?

            On croirait envolées nos peurs de la crise et décroissance qui nous ont tant préoccupées ; on se croirait débarrassées de nos indifférences coupables le reste de l’année : on sourit à tous, on prête une attention bienveillante aux autres sans considérations des différences. On se laisse aller à l’insouciance le temps d’un été enchanteur. On se surprend ; on se redécouvre ; on se reconstruit.

            Oui, on peut aussi le dire, jamais les hommes avec les femmes et enfants ne se sont autant ressemblés dans leurs habitudes de vies quotidiennes que pendant ces temps d’étés ! Les mêmes modèles de vêtements avec leurs divers accessoires malgré les variations remarquables des qualités et différences de valeurs affichées. Les longues grâces matinées prolongées ; les longs moments passés aux terrasses des cafés ou à flâner ici et là pour découvrir les curiosités locales ; et ces longues soirées animées passées dans les restaurants malgré les retenues financières. Tous font à peu près les mêmes choses ou presque.

            Pourtant derrière cette apparente insouciance et ce désordre joué comme si l’on a décidé de tout mettre en stand bye, le temps des vacances sacrées d’été et à la limite de l’ordinaire, au sens de sa récurrence, se joue par téléphone et par Internet les scénarios de la vie nouvelle à promouvoir la rentrée venue. Le professionnel n’est donc jamais trop loin ; encore moins le combat pour la conservation de sa place et de ses privilèges acquis de haute lutte ou par cooptation. On se retrouve parfois à des lieux de vacance assez proches pour se retrouver et peaufiner les derniers arbitrages et combines nouvelles.

        Drôles de temps que ces étés se jouant en temps d’inventaires et de restaurations des relations sociales stratégiques pour les élites politiques et leurs alliés de tous bords.

            Drôles aussi ces temps de désordres arimés avec ceux des réjouissances nationales associés aux temps de mobilisation de nos capacités à accueillir nos estrangers si nombreux.

          Temps d’arrêt, de pause et temps aussi où s’affûtent les connivences coupables et aussi de bonnes mœurs. Temps de restauration des systèmes, des alliances et des pratiques. C’est décidément le biais par lequel se renouvelle joyeusement mais non sans un brin de contrôle, la République et la Nation de France plurielle, diverse et éternelle.

 

       L’été des déconstructions reconstruction collectives et individuelles. La restauration des vieilles outres républicaines pour y verser, la rentrée venue, du nouveau vin, le Beaujolais qui arrivera pour marquer de sa jeunesse cette renaissance attendue et préparée !

            Et là-bas déjà circule les premières indiscrétions sur les nouveaux titres de la rentrée littéraire…

            Y serai-je ? Se demande chaque auteur !

            Bons temps d’été à vous !

 

 

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Juin 2013, 60 pages, 13, 50 eur

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Publié dans Mot de Rentrée

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