Poésie : Mes printemps en Vaucluse (84)
Dieudonné L. NAIRE, Auteur et éssayiste
Combien en ai-je célébré ? De combien d’eux ai-je vibré ? Tantôt indécis ; parfois imprécis S’annonçant sans s’établir vraiment Mes printemps étaient aussi divers Que leurs temps. Mes printemps, les meilleurs Etaient faits de mes lectures Assemblées l’hivers Ces morceaux d’architectures Aux écritures variées. Oui printemps de mes printemps Qui m’avez ébloui et longtemps émerveillé Tant de fois. Vous voici devenus, À mon corps défendant, Ceux de mes somnolences inavouables. Le train du crépuscule des âges Avançant sans s’annoncer ! Qu’à cela ne tienne. J’en verdirai mon écriture De tous mes printemps passés. Ceux des printemps de mes enfants S’éloignant des folâtres emportements De l’adolescence. Seuls s’élevant avec dignité. Entreprenant la taille leurs pierres. De bravoures et de souvenirs Ils sauront planter leurs colonnettes A L’Orient du Temple. Là où je crois encore y avoir dresser la mienne ! Ah ces printemps de nettes grâces retrouvées De ce soleil soudainement bienveillant Et embarrassant. D’une de ces matinées à Vaison La Romaineéternelle. Ah que me reviennent que me viennent Par grappes de raisins frais Ces émotions de renaissances perpétuelles Les joies de ces volets que l’on rouvre à nouveau Les frissons de ces premiers contacts printaniers… Viennent que me reviennent Tous ces souvenirs en fleurs naissantes, Avec les subtilités de leurs senteurs provençales… Ah les voluptés des premières marches Sur les hauts de Vaison, La Romaine éternelle de ses cités millénaires ! Ah ces enthousiasmes au bricolage, Au réaménagement de la maisonnée ! Ces envies de se refaire Pour les beaux jours qui arrivent. …/…
Mais mes printemps savaient se faire cauchemardesques ! Certains aux tons anodins, comme un banal oubli. D’autres plus sonnants. Tandis qu’arrivent les légendaires inévitables. Impôts, factures, lettres de rappels, Echéanciers inavouables. Et que rallongent que se rallongent alors Les premiers soucis des beaux jours arrivants. S’amènent que s’amènent les offres Aux intentions pavées d’enfer reporté. Cartes de crédits ; rachats, offres diverses. Tous aussi alléchants ! Ah ces printemps de toutes les tentations Avec ses éclats de rêves naissants Et embaumant de légèretés Nos vies embarrassées l’hivers reparti… Viennent que me reviennent enfin Toutes ces merveilleuses bienveillances Cueillies à mes plus beaux printemps Celles qui l’ont agrémenté De tons, de couleurs et de senteurs uniques Variés et divers. Ceux de mes jeunesses de migrations Ceux de mes amours enterrées Ceux de mes rêves entêtés d’écritures francophones Ceux de mes frances triées sans exclusion. Ceux des printemps de mes enfants Quittant indemnes l’adolescence coupable. Ceux de mes solitudes rebelles, Collantes et envahissantes. Ceux aussi de mes ballades divagantes De mes monologues savantes et occultes De tous ces travers Naissants de l’éblouissement des lueurs du printemps… A moi mes rêves enfouis l’hivers. A moi les terrasses ensoleillées. A moi les refrains berçants des cigales s’étouffant Pour mon bonheur sans compassion… A moi les nouveaux autres bonheurs De ma Vaison L’éternel vestige romain. Mes printemps Etaient de fêtes et de bienveillances partagées De nouveaux morceaux de rêves naissants De nouveaux défis à se fixer De nouvelles envies de mieux partager. Mes printemps en Vaucluse Savent annoncer les merveilles de cette terre Fabuleuse d’histoire, de traditions Et de volonté de création et d’inventions. Ah ces festivals Rencontres, journées et soirées en couleurs Qui émerveillent l’été venu Les gens d’ici et leurs estrangers d’un temps De quête de soleil oublié. Mes printemps Ils seront éternels sur leurs fins Avec ses fêtes de mariages, d’alliances et de sirènes… Et celles de la Saint-Jean annoncée Ce sont nos printemps en Vaucluse. Dieudonné L. NAIRE 21/07/2013