Calcule...

Publié le par F-EDITIONSNAIRE

PHOT0060

 

                 Calcule...

 

                                     

                 Poésie  des quatre saisons...


                 Dieudonné

 

 

 

 

Calcule.

Surtout calcule bien

Sans moi. Mais calcules

Ni plus en mal

Ni plus en bien.

Mais calcule.



Sans les petits cailloux d'antan

Sans l'imagination débordante des Dogon

Sans l'Alpha et l'Oméga

Sans le fini et l'infini

Le dit et le non dit

Entre le silence et la Parole

Entre le dis-cible et l’indicible

Entre tout et rien

Entre zéro et 1.

Mais Calcule...



Calcule pour toi

Calcule entre ce que tu as fais

Ce que tu n'as pas fait

Ce que tu devrais faire

Ce que tu as omis de faire

Ce que tu as ignoré

Ce que tu as choisis de faire

Calcule....

Mais surtout calculs même sans moi.



Calcule avec ton cœur

Avec ton esprit

Avec ton Double

Calcule avec tout ce que tu ne puis que soupçonner.

Mais calcule....



Les temps sont devenus troubles.

Je ne te le rappellerai pas.

Alors calcule pour ce qui adviendra

Calcule pour que l'Aurore

Vienne dissiper la pénombre toujours.

Calcule...



Calcule sans règles

Sans vers emprisonnés

sans proses évasives

sans contes, ni légendes

Sans principes, ni formules.

Mais calcule.



Les saisons s’arrachent à leur monotonie

Les grandes constructions s'étiolent

Les souveraines évasions s'envolent

Tout l'Univers crée

Se dilate sous le poids des certitudes

Accumulées.

Les singularités et différences

S’essoufflent d'entêtements incontrôlés.

Alors viens calculer fils...



Viens t’essayer

Aux Savoirs traditionnels.

À l’Innommable.

Àce que l'on ne puis trouver nulle part

Qu'en soi-même.

Dans la cache la plus évidente.

Celle la moins accessible

Mais la plus vivante

Et la plus aléatoire à toute possession.



Là, sous le vernis de nos espérances

Viens encore calculer.

Calculer le temps et les saisons qui nous restent.

Calculer ceux que jamais nous connaîtrons.

Calculer

Entre ceux-ci et ceux que nous croyons avoir connu.

Ente ceux partis plutôt et ceux qui arrivent.

Oui, fils, c'est le temps des calculs

infinis et sans objets évidents.

Calcule sans moi. Mais calcule.



Calcule tout.

Ce qui s'est ajouté

Et ce qui a été retranché.

Ce qui a été biffé

Et ce qui a été surligné.

Ce qui a été donné

Et ce qui été arraché.

Ce qui est demeuré

 

Et ce qui a été souillé.

Ce qui a été transmis

Et ce qui a té refusé à tous.

Calcule bien.

 

Calcule avec nos fragilités cumulées

Et tous nos manquements,

Ni plus coupables,

Ni plus honorables.

Avec toutes nos envies

Toutes nos haines inflammables

Toutes nos larmes versées

Tous nos humanismes exaspérés

Avec tout, calcule.

 

Calcules au seuil de cet Infini inattendu

Qui se dévoile sous tes yeux d'enfant innocent.

Entre les colonnes de son édifice.

Entre le parvis de ses dalles noires et blanches.

Face à l'Orient éternel

Tu déambuleras,

Armé de ta canne

Et ployé sous le poids de tes doutes.



Calcule

Sans équerre,

Sans plomb,

Sans ciseaux et sans métaux.

Calcules, après les trois pas,

Ce qui te reste à endurer

Les tempêtes à affronter

L'espérance à dompter.



Pourquoi ne t'avais-je pas appris tout cela ?

Pourquoi ne t'ai-je pas initier à cette indignation ?

Pourquoi, bon sang, s'enflamma le passeur de vers !



Qu'importe à présent, calcule.

Calcule pour t'arracher des ordinaires d’Ici bas.

Des silences coupables de l'Histoire

Tu t'affranchiras.

Aux savants catéchismes

Tu t'excluras.

Aux bâtisseurs d'éternités

Tu te détourneras.

Aux prophètes et prophéties de tous ordres

Tu te boucheras les oreilles.

Aux prêcheurs d'un monde nouveau

Tu t'interrogeras jamais.

Mais calcules fiston.

Pas en économiste,

Pas en statisticien,

Pas en géographe,

Pas en Boursier

Pas comme au Poker,

Pas comme dans les sondages

Pas comme dans l'Histoire

Pas comme en Anthropologie et Ethnologie

Pas comme dans les églises et les fraternités

Pas comme dans les Banques centrales

Et autres unions monétaires.



Calcule avec ce qui jamais ne t'a échappé

Avec ce sans quoi rien jamais ne sera.

Appeles-le comme tu veux.

N'Kundu ou autre pareil

Calcule avec cela.

Mais calcule, c'est tout. Calcule aussi

Pour ton éternité promise

Les doutes qui toujours t'habitent

Et leurs entêtements à jamais rebelles.

Aussi pour tes faillites à pardonner.

Clos à jamais tes Calculs mon gars

Ce jour de Lumière Honorable.

Un nouveau pays est né chez moi ! Incroyable !

Un nouveau païs de vrai de vrai: the République of South Sundan  ?.

 

Vaison, le 19/07/2011

 

Publié dans BALLADES

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