Calcule...
Calcule...
Poésie des quatre saisons...
Dieudonné
Calcule.
Surtout calcule bien
Sans moi. Mais calcules
Ni plus en mal
Ni plus en bien.
Mais calcule.
Sans les petits cailloux d'antan
Sans l'imagination débordante des Dogon
Sans l'Alpha et l'Oméga
Sans le fini et l'infini
Le dit et le non dit
Entre le silence et la Parole
Entre le dis-cible et l’indicible
Entre tout et rien
Entre zéro et 1.
Mais Calcule...
Calcule pour toi
Calcule entre ce que tu as fais
Ce que tu n'as pas fait
Ce que tu devrais faire
Ce que tu as omis de faire
Ce que tu as ignoré
Ce que tu as choisis de faire
Calcule....
Mais surtout calculs même sans moi.
Calcule avec ton cœur
Avec ton esprit
Avec ton Double
Calcule avec tout ce que tu ne puis que soupçonner.
Mais calcule....
Les temps sont devenus troubles.
Je ne te le rappellerai pas.
Alors calcule pour ce qui adviendra
Calcule pour que l'Aurore
Vienne dissiper la pénombre toujours.
Calcule...
Calcule sans règles
Sans vers emprisonnés
sans proses évasives
sans contes, ni légendes
Sans principes, ni formules.
Mais calcule.
Les saisons s’arrachent à leur monotonie
Les grandes constructions s'étiolent
Les souveraines évasions s'envolent
Tout l'Univers crée
Se dilate sous le poids des certitudes
Accumulées.
Les singularités et différences
S’essoufflent d'entêtements incontrôlés.
Alors viens calculer fils...
Viens t’essayer
Aux Savoirs traditionnels.
À l’Innommable.
Àce que l'on ne puis trouver nulle part
Qu'en soi-même.
Dans la cache la plus évidente.
Celle la moins accessible
Mais la plus vivante
Et la plus aléatoire à toute possession.
Là, sous le vernis de nos espérances
Viens encore calculer.
Calculer le temps et les saisons qui nous restent.
Calculer ceux que jamais nous connaîtrons.
Calculer
Entre ceux-ci et ceux que nous croyons avoir connu.
Ente ceux partis plutôt et ceux qui arrivent.
Oui, fils, c'est le temps des calculs
infinis et sans objets évidents.
Calcule sans moi. Mais calcule.
Calcule tout.
Ce qui s'est ajouté
Et ce qui a été retranché.
Ce qui a été biffé
Et ce qui a été surligné.
Ce qui a été donné
Et ce qui été arraché.
Ce qui est demeuré
Et ce qui a été souillé.
Ce qui a été transmis
Et ce qui a té refusé à tous.
Calcule bien.
Calcule avec nos fragilités cumulées
Et tous nos manquements,
Ni plus coupables,
Ni plus honorables.
Avec toutes nos envies
Toutes nos haines inflammables
Toutes nos larmes versées
Tous nos humanismes exaspérés
Avec tout, calcule.
Calcules au seuil de cet Infini inattendu
Qui se dévoile sous tes yeux d'enfant innocent.
Entre les colonnes de son édifice.
Entre le parvis de ses dalles noires et blanches.
Face à l'Orient éternel
Tu déambuleras,
Armé de ta canne
Et ployé sous le poids de tes doutes.
Calcule
Sans équerre,
Sans plomb,
Sans ciseaux et sans métaux.
Calcules, après les trois pas,
Ce qui te reste à endurer
Les tempêtes à affronter
L'espérance à dompter.
Pourquoi ne t'avais-je pas appris tout cela ?
Pourquoi ne t'ai-je pas initier à cette indignation ?
Pourquoi, bon sang, s'enflamma le passeur de vers !
Qu'importe à présent, calcule.
Calcule pour t'arracher des ordinaires d’Ici bas.
Des silences coupables de l'Histoire
Tu t'affranchiras.
Aux savants catéchismes
Tu t'excluras.
Aux bâtisseurs d'éternités
Tu te détourneras.
Aux prophètes et prophéties de tous ordres
Tu te boucheras les oreilles.
Aux prêcheurs d'un monde nouveau
Tu t'interrogeras jamais.
Mais calcules fiston.
Pas en économiste,
Pas en statisticien,
Pas en géographe,
Pas en Boursier
Pas comme au Poker,
Pas comme dans les sondages
Pas comme dans l'Histoire
Pas comme en Anthropologie et Ethnologie
Pas comme dans les églises et les fraternités
Pas comme dans les Banques centrales
Et autres unions monétaires.
Calcule avec ce qui jamais ne t'a échappé
Avec ce sans quoi rien jamais ne sera.
Appeles-le comme tu veux.
N'Kundu ou autre pareil
Calcule avec cela.
Mais calcule, c'est tout. Calcule aussi
Pour ton éternité promise
Les doutes qui toujours t'habitent
Et leurs entêtements à jamais rebelles.
Aussi pour tes faillites à pardonner.
Clos à jamais tes Calculs mon gars
Ce jour de Lumière Honorable.
Un nouveau pays est né chez moi ! Incroyable !
Un nouveau païs de vrai de vrai: the République of South Sundan ?.
Vaison, le 19/07/2011